Les Fenêtres

2022

Les Fenêtres, 23’
Fictions de Louis Fernandes,
L’Atelier sonore d’esthétique, station#33
Coll. « L’Autre partie de la nuit »,
École nationale supérieure d’art de Bourges, 2022


Les Fenêtres
, 23’
Fictions de Louis Fernandes

Lu par Louis Fernandes et Elliot Barthez, Carla Beaumatin,
Adrien Lacabanne, Alice Lagarde, Nassim Mahious,
Marion Roger-Hourcade et François Simon
Intertitre : Alice Lagarde et Nassim Mahious
Groupe de réalisation : Stéphane Joly, Alexandre Castant
Photographie de couverture : Xiyu Huang, Ghost in the room, 2022

L’Atelier sonore d’esthétique, station#33
Coll. « L’Autre partie de la nuit »,
École nationale supérieure d’art de Bourges, 2022

                                                               *
Les Fenêtres
Fictions de Louis Fernandes,

Introduction
Lu par Louis Fernandes

Ces chroniques ce sont des mots écrits
des mots écrits en regardant le ciel et aussi,
en ne le regardant plus,
en regardant la page et le stylo qui écrit à l’encre bleu dessus,
en devenant un aveugle un instant,
un aveugle qui voit autre chose.

C’est une actualité différente.
Une actualité qui ne parle pas de la guerre, ni de nouvelles réformes d’un quelconque gouvernement, ni de grèves, ni de faits divers, ni d’assassinat, ni de l’universel vol des pauvres par les riches, ni de la fin du monde, ni de la banquise qui fond de la montée des eaux du réchauffement planétaire.
C’est une actualité à côté de l’actualité,
en dehors de l’actualité refermée sur elle-même de la télévision et de tous réseaux sociaux, de toutes publicités.
C’est le ciel
comme il bouge.
Une actualité découverte
en écrivant.
C’est aussi le ciel d’une ville :
Bourges.

Je me suis souvenu d’un poème en prose de Baudelaire. C’est un poème dans Le Spleen de Paris.
J’aimerais vous le lire pour introduire ma chronique.

« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par-delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : “ Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? ” Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? »

Le ciel
Lu par Elliot Barthez

La mère et l’enfant
Lu par Carla Beaumatin

L’homme qui fume au balcon
Lu par Marion Roger-Hourcade

Les ombres
Lu par Louis Fernandes

La vieille dame
Lu par Adrien Lacabanne

Les immeubles roses
Lu par Nassim Mahious

Le peintre
Lu par par Louis Fernandes et Marion Roger-Hourcade

La violoniste
Lu par Elliot Barthez

L’insomniaque
Lu par François Simon

La vieille dame – Épilogue
Lu par Alice Lagarde