Station#25

2019-2021

Station#25
2019-2021

À propos d’André Pieyre de Mandiargues. Entretien avec
Gérard Macé, poète, essayiste, traducteur et photographe
, 75’
École nationale supérieure d’art de Bourges, 2021

 

Initialement conçue et programmée à l’occasion du colloque de Cerisy, « Mandiargues : Écrire entre les arts », qui devait se dérouler du 20 au 27 juillet 2020, la réalisation de la station#25 de L’Atelier sonore d’esthétique a été reportée, suite à l’épidémie du Covid-19, en 2021 où elle a finalement pu être produite dans la perspective du même colloque, lui même reporté du 11 au 18 août 2021 :
<Colloque Mandiargues 2021 de Cerisy-La-Salle>
Documentaire de création À propos d’André Pieyre de Mandiargues. Entretien avec Gérard Macé, écrivain, poète, essayiste, traducteur et photographe, sera donc rendu public et diffusé, pour la première fois, le vendredi 13 août 2021 en soirée, dans le cadre du colloque de Cerisy dédié à l’écrivain André Pieyre de Mandiargues puis, dans les jours suivants, diffusé en accès libre sur ce même site de L’Atelier sonore d’esthétique.
En effet, proche de Mandiargues, qui préfaça son premier ouvrage Le Jardin des langues en 1974, Gérard Macé a accordé, le 2 décembre 2019 à L’Atelier sonore d’esthétique, un entretien inédit à propos de l’auteur du Musée noir.

Générique :

À propos d’André Pieyre de Mandiargues
Entretien avec Gérard Macé
Poète, essayiste, écrivain, photographe

Groupe de réalisation :
Germain Bruyas, Margaux Christie, Axelle Devaux, Emma Dutheil, Stéphane Joly, Hanna Kokolo, Anouk Olivier, Léo Woo et Quentin Valverde

Remerciements à :
Gérard Macé et Érik Bullot, Jeanne Gailhoustet, Édith Heurgon,
Claire Paulhan, Antoine Réguillon, Pierre Taminiaux, Iwona Tokarska-Castant

Lecture des écrits d’André Pieyre de Mandiargues :

Préface au Jardin des langues de Gérard Macé, 1974
Saint-Pol-Roux : l’oublié magnifique, 1966
« L’Espion des Pouilles » in Le Cadran lunaire, 1972
« Le Nageur masqué » in Deuxième belvédère, 1962
Le Désordre de la mémoire, entretien avec Francine Mallet, 1975
Henri Cartier-Bresson, Le Grand révélateur, 1985

Extrait de la Bande-son d’ouverture du film d’Érik Bullot,
Le Quatuor ambigu, inspiré par l’univers de l’écrivain
André Pieyre de Mandiargues, 2020

En association avec le festival international d’art sonore City Sonic,
Extraits des créations musicales de :

Dariusz Makaruk, Dimension N, City Sonic 2016-2017
EZ3kiel, Excebecce, City Sonic 2015
Paradise Now, Sea of Hopes, Migrations, Soundtracks for Jacobleu’s exhibition, 2018
Rodolphe Burger et Marco de Oliviera, Picture Music, Production
Dernière Bande, City Sonic 2004
Todor Todoroff, Requiem for a city, installation, City Sonic, 2016-2017
Quasi una fantasia, Infinito Nero 1, City Sonic 2012-2014
Daniel duchamP, Panic in the City, concert/performance, 2019-2020.

Atelier sonore d’esthétique, Station 25
À propos d’André Pieyre de Mandiargues. Entretien avec Gérard Macé
par Alexandre Castant
École nationale supérieure d’art de Bourges
Juin 2021

Synopsis :

Chapitre I . Histoire littéraire

1. Né en 1909 et décédé en 1991, André Pieyre de Mandiargues, surréaliste de la seconde génération passionné par l’image dont il a constamment irrigué son écriture, fut poète et romancier, critique d’art. Intime de nombreux peintres, sculpteurs et photographes surréalistes, ou encore d’artistes liés à l’Art brut ou à Cobra, Mandiargues fut l’auteur de récits tels La Marge pour lequel il eut le Prix Goncourt en 1967 ou La Motocyclette, porté à l’écran en 1968 par Jack Cardiff avec Marianne Faithfull et Alain Delon. Auteur de pièces de théâtre également, mais aussi traducteur de Octavio Paz, Filippo De Pisis ou Yukio Mishima, son œuvre traversa l’histoire de la littérature et des arts.

2. Gérard Macé, poète, essayiste, écrivain, traducteur, photographe né en 1946, le rencontra très tôt et fut son ami de longues années durant. Pour L’Atelier sonore d’esthétique, et à l’occasion du colloque de Cerisy Mandiargues : Écrire entre les arts, Gérard Macé a accepté d’être notre grand témoin de l’auteur du Musée noir, et, à cette fin, le poète, essayiste et photographe nous a accordé un entretien, le 2 décembre 2019 dans son appartement parisien. Une rencontre chaleureuse qui commençait, inévitablement, par la présentation de sa rencontre avec André Pieyre de Mandiargues, et, ce faisant, de la préface que Mandiargues écrivit pour accompagner son premier livre, Le Jardin des Langues, en 1974 dans la collection « Le Chemin » des Éditions Gallimard. En effet, à l’instar des écrivains et poètes Alain Robbe-Grillet, Denis Roche, Jean-Marie Gustave Le Clézio et Jacques Roubaud, ou de la poétesse Alejandra Pizarnik avec qui Mandiargues entretint une magnifique correspondance, l’auteur de La Marge défendit souvent avec ferveur les œuvres naissantes.

3. Lecture : Extrait de la préface de Mandiargues au Jardin des Langues de Gérard Macé (1974).

4. Entretien & propos de Gérard Macé : Histoire du Jardin des langues de Gérard Macé et sa rencontre avec André Pieyre de Mandiargues. Georges Lambrichs et la collection littéraire « Le Chemin ». Mandiargues en écrit la préface. Saint-Pol-Roux. Victor Segalen. Guy Dumur. Citation du Baroque. Parution de Critiquettes aux éditions Fata Morgana (1967). Deuxième rencontre de Gérard Macé avec Mandiargues. « Voilà comment la rencontre a eu lieu ».
« Ce qu’il aimait c’est la découverte, la curiosité, être séduit… ». Liste des écrivains qu’il admirait… Mandiargues ne pouvait pas se laissait réduire au surréalisme. Mandiargues les appelait « les grands supérieurs… Michaux, Paulhan, Pierre-Jean Jouve, Ponge… ». Éloge de Balzac. Mandiargues n’avait pas une attitude de maître. Il restait libre.

5. Lecture : Extrait de la préface de Mandiargues au Jardin des langues de Gérard Macé (1974).

6. Entretien & propos de Gérard Macé : Réponse à la question : « Dans la préface de Mandiargues au Jardin des langues, l’auteur du Musée noir y parle de ce genre particulier du poème en prose qu’il avait lui-même pratiqué dès ses premiers poèmes de Dans les années sordides en 1943…Vous avez vous-même, par la suite, continuer à explorer ce type d’écriture poétique. Quelle est sa différence avec la pratique d’une versification plus régulière ? En parliez-vous ensemble ? Qu’en pensait-il ? ».

7. Lecture : Extrait du texte de Mandiargues « Saint-Pol-Roux : l’oublié magnifique, 1966 » in Troisième Belvédère (1971).

Chapitre II. Le baroque, l’Italie et le Japon

8. Entretien & propos de Gérard Macé : le Baroque et l’Italie… Histoire du baroque, histoire d’une notion… l’Italie, anecdote à propos Filippo De Pisis.
Il y avait l’Italie entre nous et « l’Italie qui a compté pour André, c’est les Pouilles »…

9. Extrait du texte de Mandiargues : « L’espion des Pouilles » in Le Cadran lunaire, 1972

10. Entretien & propos de Gérard Macé : Le Japon … Puis Mandiargues et les voyages : « À un moment, il a arrêté de se déplacer »… Ses « petites mythologies personnelles ».

11. Lecture : Extrait du texte de Mandiargues « Le nageur masqué » in Deuxième Belvédère, 1962.

Chapitre III. La photographie, les images

12. Laurent Demanze écrit en 2009 dans Gérard Macé, L’invention de la mémoire « Biographies rêveuses et essais érudits, lectures ambulantes et divagations linguistiques, traductions vagabondes et mirages photographiques, l’œuvre de Gérard Macé s’écrit à l’écart des genres. » Or, ce goût pour la traversée des genres de l’écriture par Gérard Macé (poésie, essai, traduction, puis photographie) est peut-être une conséquence ou une métaphore de l’écrivain voyageur et cosmopolite. C’est donc un nouveau point de rencontre entre Gérard Macé et André Pieyre de Mandiargues qui ouvre, maintenant, sur la contemporanéité et, en particulier, la photographie. En effet, depuis le milieu des années 1990, Gérard Macé est aussi photographe, produisant des images méditatives, contemplatives, souvent en noir et blanc. En outre, il a écrit à de nombreuses reprises sur l’œuvre de Cartier-Bresson qu’il a bien connu et qui fut l’ami d’enfance puis de jeunesse et des premières découvertes de Mandiargues. Pourtant, nous dira Gérard Macé, « Avec André j’ai peu parlé de photographie ». Il est vrai que la photographie est finalement peu abordée dans l’œuvre de Mandiargues alors que paradoxalement, cette œuvre peut apparaître comme extraordinairement et conceptuellement photographique, visuelle, traversant les images et l’écriture qui les explorent, les livres d’artistes et même une collection d’art moderne !

13. Entretien & propos de Gérard Macé : André Pieyre de Mandiargues, Henri Cartier-Bresson… Des amis de jeunesse qui, néanmoins, n’avaient pas du tout les même goûts esthétiques… Henri Cartier-Bresson a d’abord été peintre… Gérard Macé et la photographie… « Avec André, j’ai peu parlé de photographie ».
Explication du portrait d’André Pieyre de Mandiargues en frontispice de ses livres de poésie… Masques de Leonor Fini… Conscient de son goût pour les images.
André Pieyre de Mandiargues était un imaginatif. « Il adorait fantasmer : que cela soit avec les images de rêves, le fantasme au sens érotique ou
la narration… » Propos sur sa collection d’art.

14. Extrait de la Bande-son d’ouverture du film d’Érik Bullot, Le Quatuor ambigu, inspiré de la vie et de l’œuvre d’André Pieyre de Mandiargues, 2020.

Chapitre IV – Histoire du son et collection des « Manuscrits perdus » (France Culture)

15. Enfin il y a le son. Le son du langage comme celui du rapport audiovisuel. Jean Roudault analyse comment dans votre œuvre « d’un rapprochement sonore se déduit une parenté sémantique » créant ainsi un mouvement de phrase « rousselienne ». Vous avez par ailleurs écrit sur cette occurrence très particulière du son qui est le silence dans L’Art sans paroles et vous avez, dans un autre domaine, fait un peu de radiophonie notamment à travers vos entretiens avec Jean Starobinski. Quelle est la place du son pour un poète qui par ailleurs n’est pas un poète sonore ?

16. Entretien & propos de Gérard Macé : J’ai fait aussi de la radio, une émission sur Mallarmé. Et aussi la série « Manuscrits perdus (Perec, Tardieu, Barthes…) » sur France Culture.

17. Magnifique collection, en effet, dont on peut rêver encore. Celle des manuscrits perdus dont l’enregistrement radiophonique est le dépositaire et le témoin. Magnifique collection de littérature invisible dont on aurait pu rêvé d’un prolongement avec l’œuvre de Mandiargues. Or, cet épisode qui, aux côtés de celui de Roland Barthes, Georges Perec ou Jean Tardieu, n’eut pas lieu, exista pourtant. Il y eut en effet un manuscrit perdu d’André Pieyre de Mandiargues pour Gérard Macé. Mais ce ne fut pas pour la série radiophonique du même nom… C’est en fait à Gérard Macé qu’André Pieyre de Mandiargues confia la responsabilité posthume de publier ou non Monsieur Mouton, son premier récit, inédit, et daté de 1932 ou 1933. Ce que décida donc de faire l’auteur du Jardin des Langues, en le publiant en 1993 aux Éditions Fata Morgana, et, en l’accompagnant pour cela d’une préface, qu’il ne signa pas, mais qui demeurait une belle introduction à l’œuvre à venir de l’auteur du Musée noir. Préface qui citait également avec finesse les entretiens de Mandiargues avec Francine Mallet dans Le Désordre de la Mémoire

18. Extrait du Désordre de la mémoire, entretien avec Francine Mallet, 1975

Chapitre V. Autobiographie. Histoire du père, de la mère

19. Du point de vue autobiographique, vous avez dans Le Goût de l’homme par exemple, fait terminer l’histoire comme en boucle sur votre propre histoire familiale, et, en particulier, sur votre père qui était lui-même de père inconnu. Il y a un trauma du père chez Mandiargues, puisqu’il a perdu son père en 1916, lors de la Grande Guerre (c’est avec cette enfance orpheline que vous ouvrez votre préface au volume de Récits érotiques et fantastiques de Mandiargues, paru en 2009, l’année de son centenaire). En parlait-il de cette absence du père dans de telle conditions tragiques ? Était-ce un sujet qu’il évoquait avec vous ?

20. Entretien & propos de Gérard Macé : Mandiargues ne parlait jamais de son père. Mais il parlait de sa mère… Il avait une admiration sincère et rare pour les femmes.

Chapitre VI. Descriptions de photographies

21. Photoportraits est un livre majeur d’Henri Cartier-Bresson qui, édité en 1985, présente une somptueuse collection de photographies de portraits, entre rigueur et classicisme, saisis sur le vif et humanisme, reportage et construction documentaire, bref le style Cartier par excellence auquel Mandiargues introduit avec une préface magistrale :

22. Extrait du texte de Mandiargues : Henri Cartier-Bresson, Le Grand révélateur, 1985

23. C’est donc entre littérature et photographie, arts de prédilection de Gérard Macé, que nous avons demandé à l’auteur du Goût de l’homme de décrire les trois portraits de Mandiargues que le livre Photoportraits présente. Trois portraits de Mandiargues à trois âges différents, ou à peu près, au fil de trois histoires de son amitié avec Cartier-Bresson et des images que, Gérard Macé, poète et photographe, nous décrit dans le monde invisible des sons comme autant de secrets à imaginer :

24. Entretien & propos de Gérard Macé : Description par Gérard Macé de trois photographie de Mandiargues par Henri Cartier Bresson et évocation, finale, du parc de Bomarzo en Italie.