Station#22
Noise In #1 – Fanzine avec des MORCEAUX dedans
par Irène Omélianenko et Inès de Bruyn, Atelier sonore d’estéthique, Bourges, 28 mars 2018 [Bibliothèque & site internet].
La venue exceptionnelle d’Inès de Bruyn et Irène Omélianenko de France Culture, le 28 mars 2018 à l’Amphithéâtre de l’École nationale supérieure d’art de Bourges, à l’invitation de L’Atelier sonore d’esthétique, a été l’occasion d’une journée d’étude et de production (conférence-écoute & workshop) sur le thème, visuel et audio, du fanzine sonore et intitulée Noise In#1.
Si l’enregistrement de la partie conférence de cette rencontre est, d’ores et déjà, disponible à l’écoute à la Bibliothèque de l’Ensa, la partie workshop, réalisée avec les étudiantes et les étudiants de L’Atelier sonore d’esthétique, donne maintenant lieu à une édition, expérimentale et sonore, réalisée en collaboration avec Benjamin L. Aman, professeur de dessin à l’Ensa, et qui constitue la station#22 de L’Atelier sonore d’esthétique.
Part I – Le Fanzine à l’épreuve du sonore
Par Inès de Bruyn et Irène Omélianenko
Il y a dans l’art radiophonique et plus largement l’art sonore le pouvoir d’aimanter des créateurs conjuguant passion et art du bricolage. Créer c’est littéralement concevoir et inventer de toutes pièces. Elles et ils sont nombreux à nous entraîner dans leurs vertiges.
De son côté, le fanzine attire des passionnés et s’associe volontiers à une forme de provocation voire de contestation destinée à une communauté complice. Un magazine fait par des passionnés, et bricolé maison, qu’on partage presque sous le manteau, dans une communauté définie.
Tout d’abord, nous mettons le fanzine à l’épreuve du sonore en suivant notre passion, l’art radiophonique, en procédant par coup de cœur : coups de cœur pour des personnes dont le parcours de bricoleur punk les fait entrer dans cette case ou coups de cœur pour un certain type d’émission dont seront livrés des extraits. Nous avons très vite vu un parallèle entre l’espace de création radiophonique et le fanzine, avec le côté underground par rapport à des émissions dites de plateau, le travail expérimental et, d’une certaine manière, artisanal. Certaines de ces émissions de création s’apparentent presque directement à du fanzine sonore, Nuits Magnétiques sous forme de fanzine, l’ACR Franche info des frères Lefdup, les expérimentations des Passagers de la nuit, ou encore plus récemment dans Création on Air : « comment fabriquer un gugus-o-phone ? » Certains artistes ont également une démarche qui s’inscrit dans cette philosophie, on pense bien sûr à John Cage, Jean Dubuffet, Luc Ferrari et sa musique anecdotique, ou encore Knud Victor qui fabriquait ses micros et faisait entendre le son du vers mangeant une pomme. Le tout formera un premier collage Noise In : fanzine sonore.
Pour terminer, expérimentons ensemble une forme de fanzine sonore en 3D. À partir de technologies basiques Lo Fi, comme de petits haut-parleurs pour diffuser des éléments sonores variés, chacun pouvant s’en emparer, les déplacer dans l’espace, les lancer ou les arrêter… À cela s’ajoutent des extraits de textes lus au micro, seul ou à plusieurs, pour composer un second collage Noise In, création sonore originale, sorte de fanzine sonore performatif.
Part II – Noise In #1 – Fanzine sonore
Création des étudiants de L’Atelier sonore d’esthétique sur une proposition d’Inès de Bruyn et d’Irène Omélianenko, et une invitation d’Alexandre Castant ; montage, mixage et réalisation : Benjamin L. Aman, mars-juin 2018, 13’21.
Pièces sonores : Poissonnerie (titre provisoire) par Adeline Cros, Anna Couder, Emeline Durandeau, Solène Garnier, Romain Gaudillière et Bertille Leplat ; Description d’Olonne de Jean-Christophe Bailly par Mateo Caldéron ; Comment faire un fanzine sonore ? par Anthony Bijou, Fausta Fancelli, Bahar Kocabey, William Lefer, Aloïs Sandoz et Amélie Vavasseur.